Qui est David Robert?

David Roberts est d'origine écossaise. C'est l'un des artistes qui a le mieux capté le romantisme de l'Egypte au XIXe siècle. Pendant plusieurs mois, subjugué par la beauté du Nil et la grandeur des monuments, David Roberts va peindre pas moins de quelques 272 croquis.

David Roberts naît en 1796 en Ecosse. Issu d'une famille modeste, il travaille comme peintre en bâtiment dès l'âge de 14 ans. Doué pour le dessin, il est chargé de rénover des façades de châteaux et de peindre des trompes-l'oeil. Encouragé par le conservateur de l'académie d'Edimbourg, il s'inscrit aux cours du soir des Beaux-Arts et, fasciné par le théâtre, choisit de peindre des décors. Il décroche un contrat permanent au Royal Theater, où il exerce ses talents de 1816 à 1830. Sa réputation ne fait alors qu'accroître.

Il fait la connaissance du peintre William Turner qui lui conseille de voyager car c'est à l'étranger, dit-il qu'on apprend la peinture. Ces premiers émois lui viennent de la France, l'Espagne, l'Afrique du No(rd et surtout de Tangers. Passé maître des décors orientalistes, il décide de partir pour l'Egypte après avoir admiré les oeuvres de Denon et de Belzoni.

Il loue donc un bateau pour 15 livres par mois. Il s'y installe et entreprend de remonter le Nil. Le fleuve devient une source d'inspiration inépuisable. Lorsqu'il débarque pour visiter un monument, David Roberts se déplace à dos d'âne. Il s'installe face à des ruines dont le gigantisme et la beauté le sidèrent. Il commence ses croquis. La rigueur du détail et la minutie dans ses croquis ont rarement été égalées : le portique de Denderah partiellement enfoui dans les sables, Karnak aux peintures chatoyantes (les oeuvres de David Roberts constituent à cet égard un témoignage inestimable, attestant à quel point les peintures égyptiennes se sont dégradées depuis lors); les ruines du Temple de Louxor, en partie ensevelies et envahies par les maisons des fellahs; une vision paisible de la Vallée des Rois; Edfou, Philae et une magnifique aquarelle des Temples d'Abou Simbel saisie depuis le Nil. Sans oublier Saqqarah, Abydos ou Kôm-Ombo que David Roberts visitera en 1838.

L'art de ce peintre, outre ses talents de peintre topographique et architectural, c'est de savoir mettre en scène les sites qu'il découvre. Ses croquis sont pleins de petits personnages colorés contrastant avec les teintes pastel et délavées des monuments et des paysages. Un prétexte original pour mettre en valeur l'environnement architectural. Une façon personnelle aussi de traduire sa pensée : "Nous sommes un peuple de nains visitant une nation de géants".

De retour au Caire, il loue une maison et se rend immédiatement sur le plateau de Gizeh, alors simple bourgade, pour y croquer les pyramides et le Sphinx. Grâce au Consul, il obtient un laisser-passer pour peindre l'intérieur des mosquées. Il lui faut pour cela endosser l'habit traditionnel turc et se couper les favoris ! Il remplit ses toiles de scènes trépidantes et grouillantes des rues du Caire, bordées de maisons sublimes.

Dans cette ville "merveilleuse entre toutes", il peint le fameux bazar des marchands de soieries, aujourd'hui disparu, où semble surgir l'Orient des Mille et une Nuits. Sa magnifique vue du Caire offre la vision idyllique d'une ville à visage humain, loin du béton et de l'urbanisme sauvage actuels.

Rentré à Londres en 1839, David Roberts travaille toutes ses aquarelles et les confie à son ami français Louis Hague, qui se charge de les lithographier. L'exposition qui suit est un triomphe, et le peintre, consécration surprême, est élu membre de la Royal Académy. Il s'éteind en 1864 à l'âge de 68 ans.

Quelques dessins faits par David Roberts

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